Un peu d'histoire

Historique de la commune de MORTEMART

 

Vous allez découvrir ce qu’ont vécu  nos ancêtres  pour l’amour de leur terre et ce n’est certes pas un long fleuve tranquille..

 

 

 Mortamar : (allusion aux nombreux marécages) superficie de la commune : 1200 hectares 

 

Ses limites  remontent aux temps des Gallo-Romains :                                                       

 

Limite ouest : un axe qui fait la frontière avec  CENDRIEUX  en ligne droite et qui vient de  VERGT  le  SALON  traverse notre commune  puis se dirige vers  JOURNIAC  LE BUGUE.

 

 Limite est : un autre axe qui fait frontière avec  SAINT FELIX  vient de Périgueux LADOUZE,  BONTEMPS  traverse notre commune et se dirige vers le château d’eau actuel puis  MIREMONT  les  EYZIES.

 

 

Limite Nord : la voie gallo romaine de 12 m de large Bordeaux-Lyon reconnaissable par des grandes lignes droite du bourg de CENDRIEUX  jusqu'à la GELIE. Avec à  la croisée de la commune de  CENDRIEUX   LACROPTE  et MORTEMART : le lieu –dit COMBE  NEGRE ou les bandits de grand chemin attaquaient  les carrosses, les cavaliers C’était  l’autoroute de l’époque. (Que l’on nomme aussi route  NAPOLEON  car il y serait dit on passé).

 

 

Au centre de la commune  il y avait un mont féodal avec un bâtiment en bois qui servait de lieu de culte. Il n’y avait pas de bourg sans source ou ruisseau.  Seuls les puits et les mares disséminés permettaient  la vie avec un habitat très dispersé.

 

Le minerai de fer était abondant. La fonte du métal avait lieu sur place avec le bois des alentours afin d’alimenter les fours. .Ce travail s’effectuait seulement  l’hiver pour ne pas nuire aux travaux des champs.

 

 

En l’an 1004 le roi Saint Louis traverse notre commune.  Il arrive avec ses carrosses et son régiment au bord d’un chemin sur un axe Périgueux le Bugue dans un bois a  MORTAMAR  au fond de la vallée loin de toutes habitations   ou il y a un puits au ras du sol, avec une belle eau claire. Le convoi s’arrête pour étancher sa soif et prendre un moment de repos, se convoi reprend la route puis s’arrête dans un pré à l’entrée du BUGUE et  monte son campement. Depuis ce jour Le BUGUE donna le nom de Pré St Louis à la place du campement et MORTAMAR appela ce puits : le puits Royal (c’est d’ailleurs ce nom qui est inscrit sur le plan).

 

 

Au XIII siècle : arrivée de la commanderie des templiers soldats de l’ordre de SAINT JEAN de JERUSALEM de L’HOSPITALIER ils construisent sur le mont féodal une église fortifiée de style ogival en forme de croix latine de 18 m de long et 8 m de large.  Elle est couverte en lauzes et se situait à la croisée de nombreux chemins d’où ils pouvaient contrôler le passage des  marchandises.  Les templiers ont permis un développement important d’échanges dans le domaine agricole, industriel, religieux et bancaire.

 

 

Notre Commune change de nom et de  MORTAMAR  devient  MORTEMART , allusion à la Mer Morte (dans la bible)  les marécages c‘étant asséchés depuis. C’était devenu un passage routier important.

 

 

Au bord de la route gallo romaine BORDEAUX   LYON,  un carrefour se nomme : CROIX ROUGE qui croise la voie dite Gallo-Romaine avec le  chemin des Templiers qui passe en bordure de LANDREVIE et descend ensuite jusqu'à L’EGLISE.

 

 

Les pèlerins qui allaient à St Jacques de Compostelle vers 1382 prenaient le chemin piétonnier qui venait de l’église de St FELIX à l’église de MORTEMART, à mi chemin il existe encore un  « bénitier « à une altitude de 254 m, il s’agit d’une pierre creuse pouvant contenir environ un demi litre d’eau. Elle  servait à bénir et désaltérer les pèlerins. Etrangeté dans ce bois au  point le plus haut ou cette pierre est la seule apparente de couleur rouge et qui  malgré la sècheresse se renouvelle toujours en eau…..

 

 

Pendant leur présence les templiers construisent des grosses commanderies (avec des caractéristiques géodésiques particulières comme les Eglises ou les Cathédrales : ces maisons ont  leurs entrées et leurs façades dirigées plein ouest.  Chaque maison possédait son four à pain et son pigeonnier.  C’était le cas de la FAURIE, LA CONTERIE, LANDREVIE deux maisons et LA MENUSE.  L’Eglise a son entrée à l’ouest  le cœur à l’est. Le presbytère a la même implantation que les grosses commanderies mais sa façades est tournée à l’est et l’ouest est sans ouverture, Toutes les  autres maisons (d’origine  non templière) ont leur façade tournée plein sud.

 

 

En 1307 : Arrestation des TEMPLIERS  toutes les églises du nom  du temple de St Jean de Jérusalem changent de nom pour devenir église Saint Jean Baptiste.

 

 

Après le départ des Templiers les commanderies deviennent des Fiefs tels que celui de  LA FAURIE  avec ses nombreuses fermes sa tuilerie, celui de  LANDREVIE  avec ses nombreuses fermes et son propriétaire le Percepteur du Roi, celui de  LA MENUSE  avec ses nombreuses fermes son importante tuilerie et celui de  LA CONTERIE  avec ses fermes et son relais de poste, ou s’arrêtaient  les calèches et cavaliers pour changé de monture , ou de dormir (la preuve avec les nombreux anneaux encore présents aux écuries pour attacher les chevaux).

 

 

En 1315 : Après toutes ces années de développement, survient une grande famine.

 

 

En 1328  Avec Edouard III commence la guerre de cent ans.

 

 Les habitants étaient très pauvres. Ils devaient s’acquitter de La dime due à l’Eglise et de la gabelle pour le Roi.  Beaucoup d’habitants étaient illettrés. Ils habitaient une petite maison avec une  façade tournée vers le sud une porte pleine et une ou deux petites fenêtres. Une grande pièce principale  avec une grande cheminée avec des bancs à l’intérieur, un évier en pierre avec un écoulement .Le sol est en terre battue ou un pisé une grande table et des bancs meublent la pièce. Le jambon et le pain sont accrochés au plafond pour échappé aux souris et rats. Ils sont nombreux à occuper cette petite maison. Dans La  chambre sont disposés des lits de coins. Au  dehors  une grange souvent plus importante que la maison abrite les animaux, le foin etc… les toits sont magnifiques  pointus  à quatre pans, couverts de tuiles plates, car nous sommes a l’entrer du  PERIGORD NOIR  la cour en U de la ferme dispose souvent d’un four a  pain, une suite d’ étables basses recouvertes de tuiles canal. Elles  abritaient des cochons, des moutons de les volailles,  le jardin, un carré nommé le   SOL de100 m carré en terre battue recouverte de bouse de vache liquide, qui une fois séchée devient imperméable pouvait servir pour le battage du blé au fléau. Ils ne parlaient entre eux que patois, la religion était très présente .Tous les ans à la St  JEAN avait lieu un pèlerinage qui passait de ferme en ferme ou était implantée une croix. Le prêtre bénissait,  les bâtiments, les cultures, les animaux pour les protéger des intempéries, maladies, orages, grêles.

 

Certaines femmes portaient des foulards sur leurs têtes car elles vendaient leurs cheveux qui servaient à fabriquer des perruques pour les nobles. Elles étaient presque toutes avec des sabots, habillées de noir à cause de nombreux deuils  parents, maris, enfants, souvent du aux épidémies ou aux guerres.

 

 

De 1360 à 1369 .la Région est sous la domination  ANGLAISE

 

 

En 1366 : plantations de beaucoup de châtaigniers et en 1400 expansion de la vigne.

 

Sous FRANCOIS Ier  obligation est faite aux prêtres de tenir un registre des naissances, mariages, décès.

 

 

Au XV  siècle l’industrie florissante des hauts fourneaux tournent à plein régime à Forge Neuve de  MIREMONT  ou l’on coule des pièces d’artillerie pour les canons. Le minerai n’est plus fondu sur place mais extrait et transporté à la forge de  MIREMONT  .Le transport est exécuté par les propriétaires de la FAURIE qui possédaient  des bœufs et chevaux puissants avec de gros tombereaux avec deux paires de bœufs vu la boue, le trafic était important car LACROPTE et  CENDRIEUX extrayaient  eux aussi le  minerai  il fallait  transporter tout ce minerai ainsi que le bois pour alimenter le haut fourneau et assurer aussi le  transport des tuiles.

 

 

En 1643 à 1715. Règne de LOUIS XIV nouvelle épidémie de peste.

 

 

En 1709 : Hiver très rigoureux  les céréales gèlent  dans le sol,  les arbres éclatent car leur sève gèle aussi et une terrible  famine s’ensuit.

 

 

En 1725 : Terrible sécheresse les paysans coupent  les branches des chênes pour  donner les feuilles comme nourriture à  leurs animaux. Grande  sécheresse suivie d’un hiver encore plus rigoureux que celui de 1709 avec encore le gel des céréales, des arbres. La neige tombe abondamment et les loups affamés hurlent dans les bois.

 

 

En 1778 les bourgeois commencent à vendre leur fermes, ils pressentent  la monter d’une révolution.

 

 

EN 1789  la révolution et l’élection du premier maire avec cinq conseillers.

 

Les ANGLAIS brulent le mobilier de notre Eglise.

 

L’école et la Mairie sont situées à la MARTERIE,  déménagement dans la nouvelle Ecole en 1893

 

La cloche de l’église est descendue  du clocher de peur qu’elle soit volée et fondue pour faire des canons, elle est cachée dans un très gros châtaignier à la FAURIE. Après la révolution  retour de la cloche vers l’Eglise mais pendant le transport elle se fend. Elle est refondue dans l’Eglise en 1868.

 

 

En 1791 abolition de la Dime.

 

Place de la ClAUTRE à PERIGUEUX devant la Cathédrale St Front on  monte la guillotine .Les exécutions commencent en 1793 et durent jusqu’en 1840. Après bien des protestations elle est alors installée place Francheville jusqu’en 1871.

 

 

Au XVIII siècle construction du Presbytère ornée sur sa mansarde d’une coquille St JACQUES.

 

 Parmi Les habitants de la commune nous relevons, un percepteur du Roi, un  rentier,  des agriculteurs, des tisserands, des couturières, des maçons, des menuisiers, des métayers, des forgerons, des ouvriers. Les banques n’existaient plus depuis le départ des Templiers .Seuls les échanges de biens et les prêts à 5% entre particuliers existaient.  Les notaires et juges réglaient les nombreux différents.

 

 

Presque toutes les fermes avaient leur four à pain. Quand on tuait un gros animal il était partagé  entre les voisins qui opéraient de même a un autre moment, Il y avait de l’entraide entre voisins pour les  moissons, les  vendanges, le ramassage des châtaignes ; les soirs d’hiver des veillées s’organisaient autour de la cheminée.  Le retour à la maison ou le moindre bruit leur rappelait le loup : ils tapaient alors  leurs sabots l’un contre l’autre pour l’effrayer

 

 En 1813 : application du plan dans toutes les communes.(  plan voulu par napoléon )

 

En 1825 : Sur notre commune fin de l’extraction du minerai et du bois il n’y a plus matière première.

 

 

LA COMMUNE DE ST FELIX DE REILHAC et MORTEMART sont rattachées le 28 aout 1827 avec un seul maire  à St Félix.

 

 

 De 1830 à 1848 : Règne du Roi  LOUIS PHILIPPE

 

 

En 1830 : Encore une sécheresse suivie d’un hiver très rigoureux.

 

 

En 1850 : Travaux important réparation du toit de l’Eglise .La charpente s’écroule sous le poids des lauzes et  les murs se lézardent. Les travaux sont achevés en 1876 les lauzes sont remplacées par des tuiles.

 

 

En 1888 : Un inventaire indique  qu’au midi de l’Eglise il y avait une chapelle dédiée à  St Blaise construite et financée par un propriétaire de la  FAURIE . En consultant le livre des institutions du vicaire de  la paroisse de St JEAN de JERUSALEM , il y  a 400 communiants inscrits et 120 foyers.  La destruction de la chapelle St blaise a eu lieu lors des travaux, on en voit l’endroit par l’arc en plein cintre qui est  muré à l’intérieur de l’église, On note  aussi au pied de l’EGLISE  une pierre tombale où sont enterrées  deux sœurs jumelles célibataires l’une de 101 ans l’autre de 103 ans. A  cette époque il n’est pas rare d’atteindre les 80 ans voir 88 ans.

 

La richesse de cette commune venait de l’extraction du minerai de fer, il ne restait  plus que la vente des châtaigniers pour la fabrication des paniers, dèches et feuillards.  Ce bois servait  aux vanniers nombreux à la LACROPTE. Les petites fermes  vivaient en autarcie.

 

 

NAPOLEON III : Empereur des FRANCAIS  de 1852 à 1871.

 

 

La culture du tabac en 1859 apporte un meilleur revenu aux agriculteurs, beaucoup de fermes se lancent dans cette nouvelle culture ils construisent des séchoirs en bois, plusieurs existent encore

 

En 1861 les travaux de la ligne de chemin de fer arrive à  St FELIX  avec le creusement du tunnel de la  GELIE  et création du  passage à niveau a  BONOMAS   pose des rails…   les agriculteurs se rendaient sur le chantier pour vendre les fruits et légumes de leur production à tous les ouvriers jusqu’en 1863 : date de l’ouverture de la ligne Périgueux  Agen. Puis tous ces petits producteurs ont pris le train pour aller au marché de  PERIGUEUX  continuer à vendre leurs produits. Le  départ était la  gare de la GELIE.  Les cadrans solaires n’étaient  pas fiables pour les horaires du train alors les habitants s’équipent de montres à gousset attachées par une chaine à leur poche. Dans les maisons les pendules comtoises ou coucous deviennent  à la mode.

 

 

L’arrivée du train met fin au relais de poste, pour nous celui de la CONTERIE.

 

 

En 1861 : construction d’un logement attenant au presbytère  pour le curé soit une pièce  au premier étage et  en dessous  un logement pour son cheval.  Le presbytère initial a été vendu en 1768.

 

 

En 1862 construction du nouveau cimetière à sa place actuelle.

 

 

Encore une particularité de notre commune : un bois qui se nomme les fagotières ( inscrit sur le plan ) Ce bois  est un  endroit envahi de fougères et d’ ajoncs tous les ans., Ce sous bois était devenu magnifique  très propre car les fagots étaient vendus pour faire de la litière pour les animaux., La pousse des cèpes y était exceptionnelle., Vers 1960 les derniers fagots partaient vers LACROPTE pour le paillage des pieds de fraisiers , le dernier faucheur était surnommé  40 SOUS.  A  cette époque beaucoup d’habitants avaient  un surnom souvent comique.

 

 

 J’ai le souvenir d’une joie de vivre, malgré la pauvreté et une charge de travail énorme.

 

Encore une parcelle de bois qui a un nom bizarre (le Cros du  BASTARD  ou puits de la  BAIFSE  numéros 124 section D) il se trouve à cote de Croix rouge, c’est un trou qui ressemble à un cratère  assez profond dans ce bois. L’histoire de ce trou c’est qu’une jeune fille est venue accoucher dans cette cachette a cette époque l’enfant bâtard devait être tué aussitôt à la naissance. Elle cache cet enfant pour lui éviter la mort elle le nourrit pendant plusieurs jours pour lui rendre la vie sauve.               

                                                                                                                                                        Nous avons découvert dans un bois vers  LAJARTHE  un chantier de taille de pierres de silex pour les fusils de l’armée de Napoléon                                                                                                                                               

On constate que beaucoup de fermes ont disparu il y en avait six à la FAURIE. 

 

J’arrête pour  MORTEMART  c’est une autre histoire qui continu avec le mariage avec la commune de  St FELIX  avec des rebondissements la suite au prochain épisode.

 

 

Voici un petit aperçu de cette vie. Les  faits que je rapporte proviennent des archives, délibérations du conseil municipal, des témoignages de ma mère, de ma grand-mère une passionnée d’histoire cinq générations.

 

 

Fait en Février 2024 par Christian BlONDY